Merci pour ton retard


Il n’est jamais très agréable d’attendre, attendre quelqu’un en retard, quelqu’un qui a cru que son temps était plus important que le nôtre,  un rendez-vous décalé à la dernière minute, attendre dans la queue d’un supermarché, attendre dans une administration, attendre dans la salle d’attente d’un médecin. Attendre en laissant s’échapper un temps que nous n’avons pas choisi de laisser se perdre, alors que l’on aurait pu le transformer en actions si l’on avait été ailleurs.

Le temps s’écoule et la frustration peut rapidement grimper jusqu’à nous laisser un gout amer, une  rancœur contre l’événement ou cette personne qui a pris notre temps si précieux en otage.

 

Reprendre notre pouvoir

Ce temps qui passe reste Notre temps, Notre Propriété. Et comme c’est à nous, nous pouvons choisir d’en faire ce que l’on veut. Le perdre, c’est notre choix, en faire quelque chose de profitable pour nous, aussi.

Je le considère pour ma part comme un temps gagné, un temps offert, un cadeau dans ma journée. Un moment de liberté que je n’aurais pas volontairement pris pour moi, dans ma course de mes trop peu nombreuses 24 h.

La respiration du cerveau

Ce que j’ai toujours avec moi :  c’est Moi, mon corps, mon esprit, mes sens. Et quoi de plus ressourçant que de s’offrir un voyage en soi, un voyage pour soi. Se connecter à ses 5  sens, ses ressentis. Cela s’appelle se mettre en réceptivité. La réceptivité est la face cachée de la respiration du cerveau, celle que nous n’utilisons que rarement de façon volontaire, bien qu’indispensable à l’équilibre de notre esprit. L’autre face de la réceptivité (recevoir les informations sur le monde extérieur à travers nos sens) c’est l’émissivité, la création de pensée, ce que nous faisons en continu dans notre journée : penser, organiser, hiérarchiser, préparer, se pré occuper. Ce sont des activités intellectuelles qui nécessitent une grande énergie et notre cerveau a pour cela bien besoin de se recharger, pour être, le moment venu, plus vif, plus réactif, plus rapide. Et de la même façon que pour expirer de l’air, nous avons besoin préalablement d’en avoir inspiré, l’émissivité pour être efficace, doit laisser place par moment à la réceptivité.

Mon conseil sophro

Une séance de Vittoz* improvisée

C’est pourquoi, ce temps, ce cadeau impromptu, offert par un retard survenu dans l’organisation de notre journée, je vous propose d’en profiter, en vous mettant à l’écoute de vos sens : Voir, sans regarder, juste prendre conscience que l’on voit et laisser venir s’imprimer les formes, les couleurs. En fait « voir comme un enfant au réveil ». Et aussi, entendre, les sons pour ce qu’ils sont, sans analyser, sans intellectualiser. Et laisser venir les odeurs de notre environnement, juste sentir avec notre nez, sans s’interroger sur la subtilité de ces bonnes ou mauvaises odeurs. Et aussi, apprécier la température extérieure sur les parties découvertes de notre corps, la pression de l’air, son humidité, ressentir le contact des vêtements sur la peau, la chaleur induite par les tissus, tout simplement ressentir notre corps, son poids, sa forme, sa présence. Et enfin, goûter le goût, de ce que l’on a toujours avec soi, de ses lèvres, sa salive.

Les sens s’éveillent alors, et le mental se met au repos. Il n’y a plus d’attente désagréable, il y a juste :  Être, être présent à soi, au temps que l’on s’accorde, qui s’écoule et nous ressource, plutôt que de nous faire sombrer dans le triste ressentiment de l’attente.

*Méthode Vittoz : du nom du médecin suisse Roger Vittoz qui a élaboré cette technique de conscientisation des activités sensorielles.

« avoir conscience d’un acte, ce n’est pas le penser mais le sentir »


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